Uranium, si puissant et si dangereux ? - Un métal change le monde

Avec la crise pétrolière, l'énergie atomique s'est imposée rapidement comme une solution énergétique «propre». Cette euphorie a pris brutalement fin en 1986, avec l'accident de Tchernobyl. La moitié de l'Europe a été touchée par ses retombées radioactives. Il y a quelques années, nul ne pouvait imaginer qu'une catastrophe semblable puisse à nouveau survenir, jusqu'au désastre de Fukushima, en 2011. A l'heure où l'Allemagne organise sa transition énergétique, la France mise toujours sur le nucléaire.

Critique : Comprendre les mystères de l'uranium, c'est s'embarquer dans une exploration scientifique mais aussi historique, géopolitique et culturelle. Proposant une telle plongée dans l'univers du « métal le plus convoité et détesté de la planète », Wain Fimeri évite l'écueil du doc purement théorique. Le réalisateur s'appuie sur le charisme du jeune présentateur et réalisateur australien Derek Muller. « Monsieur Science du Web », connu pour animer depuis 2011 une chaîne scientifique sur YouTube (Veritasium), Derek Muller parcourt le monde de l'Australie aux Etats-Unis, en passant par la France, la Tchéquie, l'Ukraine et le Japon, pour comprendre l'histoire de l'uranium. La première partie (Un métal devient bombe) retrace la manière dont les scientifiques se sont emparés dès la fin du xixe siècle de ce minerai né de l'explosion d'une étoile, pour élaborer, un demi-siècle plus tard, la bombe atomique. Tandis que la seconde partie (Un métal change le monde) raconte comment l'on est passé en l'espace d'une génération du rêve d'une « énergie propre et infinie » au cauchemar de l'apocalypse nucléaire. A cet égard, la séquence filmée à la manière d'un reportage en direct où Derek Muller pénètre dans la zone interdite environnant la centrale de Tchernobyl est la plus impressionnante : plans aériens sur la cité abandonnée de Pripiat, images suffocantes du sous-sol d'un ancien hôpital, compteur Geiger qui s'affole... Assez pour aboutir au même questionnement final que celui de l'animateur : est-on réel­lement prêt à exploiter l'énergie nucléaire ? — Yohav Oremiatzki

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