Les explorateurs du goût - Pays-Bas

Aux Pays-Bas, Benjamin Darnaud rencontre une productrice de gouda fermier, sur l'île de Texel il découvre une technique pour faire pousser des pommes de terre salées.

Critique : Le produit calibré, le goût standardisé : très peu pour lui. C'est un monde paysan vertueux que veut exalter Benjamin Darnaud. Rhabillé en globe-trotter des saveurs, le vibrionnant ex-candidat de Top chef parcourt la planète depuis deux saisons à la rencontre de ceux qui bataillent pour produire autrement. Un genre de Fourchette et sac à dos vantant le bonheur dans le pré, servi par une réalisation ­léchée, ode à la photogénie des paysages. Aux Pays-Bas, où domine un modèle agricole intensif, le food-trotteur veut faire la preuve que le territoire regorge d'artisans scrupuleux et inventifs, en phase avec leur écosystème. A Amsterdam, il déniche la « Ferrari de la saucisse » : les salaisons de trois charcutiers au look de hipsters qui ne travaillent « qu'avec des bêtes bien élevées ». Leur credo, 100 % dans l'air du temps : « encourager les gens à manger moins de viande et de meilleure qualité ». Pas de virée en Hollande sans une tranche de gouda : ce fromage que les puristes français regardent parfois avec dédain retrouve ses lettres de noblesse avec une passionnée qui perpétue la tradition familiale, lait cru et moules en bois — un savoir-faire désormais label Slow Food. Sur l'île du Texel, un cultivateur de légumes rivalise d'ingéniosité pour irriguer ses fraises et ses tomates avec l'eau salée. Un espoir pour d'autres territoires privés d'eau douce. Et une illustration contemporaine du vieux combat mené par les Hollandais pour vivre et produire en dessous du niveau de la mer. — Virginie Félix

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