Gabrielle ou le saut de l'ange

A 35 ans, Bruno prend la décision de mettre en adéquation sa vie et son être : il deviendra Gabrielle. Marié, père de deux enfants, il se lance dans cette aventure faite de doutes, de souffrances, mais aussi de ténacité. Aujourd'hui, à 50 ans, Gabrielle est heureuse. Son unique regret est de ne plus voir ses enfants. Elle se confie à son amie, la réalisatrice de ce document, lui racontant ses questionnements les plus intimes. Le portrait d'une femme libre et courageuse.

Critique : « Je n'ai tué personne quand même. Pourtant, c'est comme si j'étais une pestiférée. » De trop d'épreuves, de trop de tristesse, de trop de douleurs... la lassitude envahit parfois Gabrielle. Du courage, il lui en a pourtant fallu presque quinze ans durant pour aller de « lui » — Bruno, marié, père de deux enfants — à « elle », blonde hyperféminisée douée d'un féroce appétit de vivre. L'incompréhension ou le rejet des proches, les vexations, les interminables démarches administratives, les traitements hormonaux, les opérations chirurgicales n'ont pas eu raison de son combat pour « se sentir enfin bien dans sa vie ». Suivie près d'un an à Bruxelles, Gabrielle chronique, sans fard et avec lucidité, son quotidien, les oscillations de son état d'esprit entre rage obstinée et découragement. Portrait émouvant d'une identité en évolution, le film évoque aussi le temps qu'il lui a fallu pour apprivoiser ce nouveau corps, « se laisser aller à des découvertes » dans sa relation amoureuse, apprendre à faire confiance. Prendre son envol. — Marie Cailletet

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