Les sept péchés capitaux - La colère : l'affaire Richard Durn

En mars 2002, Richard Durn, un jeune homme dépressif, fait irruption à la mairie de Nanterre et fait feu sur les élus assemblés ; il s'est suicidé lors de son interrogatoire.

Critique : Série documentaire (7/7). Réalisation : Claire Denavarre (France 2006). 52 mn. Inédit. Le cycle de cette série consacrée à de célèbres affaires judiciaires, dont chaque épisode illustre astucieusement l'un des sept péchés capitaux, se clôt sur la tuerie de Nanterre perpétrée, le 26 mars 2002, par Richard Durn à la mairie de la ville. Nous avons tous en mémoire ce carnage incroyable et le suicide, à peine un jour et demi après, de son auteur. Mais qui est donc cet homme de 33 ans, inconnu des services de police, qui a attendu la toute fin d'un conseil municipal pour faire subitement feu sur les élus - en un peu moins d'une minute, il tue huit d'entre eux et en blesse quatorze ? Comment expliquer un tel acte de barbarie, qui plus est, gratuit ? Une à une, les pistes de réponse sont méticuleusement explorées, en partie grâce aux témoignages de personnages clés. Cette fois, les souvenirs de Gael, le meilleur ami de Richard, ceux de son médecin de famille et du responsable de l'association humanitaire pour laquelle travaillait l'assassin nourrissent son portrait. Après un retour sur l'enfance sans père de Richard, l'analyse de sa santé mentale fait l'objet d'un long débat entre un psychiatre, qui conclut à de la schizophrénie, et ses proches, qui avancent une dépression pro-fonde et un manque d'estime de soi évident. Son journal intime en atteste : Durn, à 30 ans, se sentait inutile et bon à rien. Pour lui, la destruction sera l'unique façon d'exister. Centré sur la personnalité du criminel, le film traîne parfois un peu en longueur mais met remarquablement en lumière la dualité profonde de cet individu, orgueilleux et vulnérable, sensible, à l'extrême, à l'absurdité de la vie. Florence Broizat

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