Drogues et créations : une histoire des paradis artificiels - La grande danse sauvage

21Mai

documentaire - société

A partir du milieu du XXe siècle, la drogue gagne le monde musical. Des jazzmen de génie tels que Monk et Davis propulsent leur art dans la modernité avec leurs impros révolutionnaires. Au début des années 1960, un vent de liberté déferle depuis la baie de San Francisco. Les drogues hallucinogènes se démocratisent avec la contre-culture et le psychédélisme. Mais dès le début de la décennie suivante, les utopies hippies déclinent. Dans le rock, l'heure est à l'hyperréalisme, une rupture amorcée par Lou Reed. Et à partir des 1990s, les drogues de synthèse, qui se multiplient, n'influencent presque plus la création.

 

Critique : Après Wild Side, documentaire hautement subjectif dans lequel il racontait sa passion du rock, Jérôme de Missolz s'intéresse à une autre idylle aussi féconde que dévorante : celle que les artistes entretiennent avec les stupéfiants. Principal objet de cette exploration des confins de la perception, le mouvement psychédélique. Le premier volet entreprend d'en évoquer les racines et les précurseurs, quand le second en étudie les formes et les ramifications. Le voyage prend d'abord le tour d'une promenade dans les méandres de la création littéraire. Des Confessions d'un mangeur d'opium anglais, dans lesquelles le poète britannique Thomas de Quincey s'intéresse aux effets du laudanum sur son oeuvre, jusqu'au club des Hashischins, où se réuniront notamment Baudelaire, Nerval, Flaubert, Balzac et Gautier, les écrivains exprimeront les premiers leurs penchants pour les paradis artificiels, bientôt rejoints par les peintres symbolistes et orientalistes. Partie prenante de l'abstraction surréaliste au début du XXe siècle, la drogue s'impose, non seulement comme viatique, mais aussi comme sujet d'inspiration. Avec L'Homme au bras d'or, Otto Preminger livre en 1955 l'un des premiers portraits de camés de l'histoire du septième art. De la Beat generation à l'âge d'or du LSD, de l'hypersubjectivité sous acide de Hunter S. Thompson aux ravages de l'héroïne dépeints dans Requiem for a dream, de Darren Aronofsky, le documentaire achève de compiler les exemples, que l'on espérait voir décortiqués de manière plus convaincante par l'aréopage d'universitaires interrogés. — Emilie Gavoille

 

Diffusion : Le 21 Mai 2017 à 03:25

 

Replay : Disponible prochainement ...

 

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