Double jeu - L'onde de choc

A peine remise de son accident vasculaire cérébral, Eva Maria Prohacek fait des pieds et des mains pour obtenir la libération de Cem Oktay. Placé en détention provisoire, ce dernier a entamé une grève de la faim et clame son innocence. Alors qu'il est finalement mis hors de cause, l'équipe de la commissaire fait une découverte compromettante : le second malfaiteur impliqué dans l'attentat de Munich serait un homme actif dans le milieu islamiste, recruté comme indicateur par l'Office fédéral allemand de protection de la Constitution. En période préélectorale, c'est un bien dangereux secret, qui menace, s'il est ébruité, de donner lieu à un scandale d'envergure. Pire encore : le suspect serait aux ordres d'un prince du Golfe, qui pourrait avoir financé la tuerie de Munich...

Critique : Un attentat terroriste frappe de plein fouet la Fête de la bière munichoise. Une vidéo du kamikaze laisse penser aux autorités qu'il aurait agi seul. Pourtant, plusieurs mois après la tragédie, un mystérieux enregistrement est envoyé à une famille de victimes. On y voit un policier, Cem Oktay, laisser passer la voiture du terroriste et quitter les lieux, juste avant l'explosion. Coup dur pour la commissaire Eva Prohacek, Oktay est une ancienne connaissance. Etait-il vraiment complice ou s'agit-il d'une coïncidence, instrumentalisée par des agents nébuleux ? Les élections légis­latives sont en effet très proches et l'extrême droite pourrait profiter du scandale... Sans vouloir faire de jeunisme ingrat, il faut reconnaître que Double Jeu a l'âge des artères de Senta Berger (par ailleurs formidable actrice chez Peckinpah, Risi et Comencini, entre autres). Lenteur soporifique du récit, platitude de la mise en scène et progression de l'enquête peu crédible sont, depuis 2002, l'apanage de ces téléfilms. On pouvait espérer un sursaut avec cette affaire exceptionnelle, traitée en deux parties, mêlant djihadisme, terrorisme et paradis fiscaux, rien que ça. Mais cette double ration (trois heures au compteur !), en plein coeur de la nuit, aura raison de l'insomniaque le plus désespéré. — Sébastien Mauge

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