Un amour absolu

En Israël, le monastère de Bet Gemal accueille la communauté des Petites Soeurs de Bethléem. Toutes ont renoncé au monde moderne, quittant leur pays et leurs amis, souvent contre la volonté de leurs proches. Prière, poterie, jardinage, peinture, étude de textes bibliques, cuisine : chacun de leurs gestes est tourné vers Dieu. Jusqu'à l'arrivée de la réalisatrice, elles n'avaient jamais été filmées. A force de temps et de patience, la réalisatrice a gagné la confiance des soeurs et obtenu l'autorisation de filmer. Elle peut ainsi saisir au plus près l'intériorité de ces femmes, souvent jeunes, qui veulent croire à un monde meilleur dans une région ravagée par les conflits.

Critique : C'est en rendant visite à sa soeur cadette au monastère Notre-Dame-de-­l'Assomption, situé à Bet Gemal (Israël), que Stéphanie Pillonca-Kervern a découvert une forme de vie communautaire qui lui était jusqu'alors inconnue. Séduite par l'atmosphère du lieu et la quiétude de ces femmes qui ont choisi de consacrer leur existence à Dieu, elle a obtenu l'autorisation inédite de revenir parmi elles avec une caméra. Conçu comme la description de leur quotidien fait de gestes rituels et profanes, de paroles, de chants et de recueillement, Un amour absolu se garde d'évoquer au-delà du carton d'ouverture la relation sororale liant la réalisatrice à son sujet. Ecartant cette option qui lui aurait permis d'établir aisément un point de vue affirmé, elle a choisi une voie plus difficile, consistant à rendre compte de sa vision admirative des petites soeurs de Bethléem, à travers une diversité de moments saisis d'une caméra contemplative. Faute d'avoir su bâtir de véritables scènes, d'une durée suffisante pour permettre à la vie d'y circuler, et de construire par le montage une représentation complexe de ce qui lie ces femmes et se joue entre elles, son film se réduit à une succession de prises de vues flatteuses, très extérieures à ce qu'elle donne à voir. — François Ekchajzer

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