Hanief, le seigneur du Cachemire

Hanief partage son quotidien entre la vallée du Cachemire où vit sa famille et le village de Gulmarg, lieu de villégiature très prisé, juché à 3000 mètres sur les flancs de l'Himalaya. Bien qu'elle soit située au coeur d'une des zones les plus militarisées et conflictuelles du monde, cette région reste très fréquentée par les riches touristes indiens.

Critique : D'une saison à l'autre, Hanief mène une double vie. Bien malgré lui... Ce père de famille partage son temps entre la vallée du Cachemire où vivent les siens et Gulmarg, une station hivernale juchée à 3 000 mètres sur les flancs de l'Himalaya. A la belle saison, il cultive fruits et légumes dans un écrin émeraude. Mais dès l'arrivée de l'hiver, il se réincarne en professeur de ski, d'équitation et guide de trek pour satisfaire à l'émergence d'un tourisme de luxe au Cachemire. Cette contrée montagneuse du sous-continent indien a beau se situer en pleine zone de guerre, de riches Indiens y affluent chaque année pour contempler ses plateaux sauvages et ses neiges éternelles. Serti de paysages à couper le souffle, ce documentaire piste sur le long cours les pérégrinations de Hanief à travers la vallée. Cet inépuisable nomade n'a d'autre choix que de concilier vie traditionnelle et vie moderne pour assurer sa subsistance. A travers lui, l'âpre quotidien des Kash­miri se dévoile à l'écran : des repas partagés sous la tente à des températures vertigineuses, une école surpeuplée où la classe se fait à même le sol, des familles entassées dans de simples cabanes de bois car le gouvernement interdit aux castes inférieures de construire des maisons en dur... Dommage que le film se contente d'effleurer les enjeux géopolitiques du conflit au Cachemire et élude la question de la domination indienne dans la région. — Eléonore Colin

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