Hôtel, le film

Mis en retraite à la campagne dans un étrange hôtel gardé par une poule, des terroristes et des policiers échappés d'un jeu vidéo, désormais en paix, s'ennuient entre parties de volley, tournois de ping-pong et discussions philosophiques ou absurdes. Bientôt, le monde autour d'eux commence à s'effriter, faisant place à de larges et noires béances...

Critique : Que deviennent les personnages rudimentaires d'un jeu vidéo lorsque la partie a cessé ? Dans quel monde et dans quel état errent terroristes cagoulés et gendarmes casqués d'un jeu de tirs, quand a pris fin l'affrontement qui les mobilisait ? Ils sont dans un état de vacance et d'oisiveté, suggère ce long métrage d'animation, trompent leur ennui en dissertant de choses et d'autres dans le parc d'un hôtel aux faux airs de maison de repos. Jouent au volley, au frisbee, au poker ou du ukulélé, lisent Pif Gadget dans leur chambre, se mitonnent des gratins, se brossent les dents, matent des photos de leur « glorieux » passé ou tirent un coup sur l'un d'entre eux, dont la mise en terre les distraira un temps avant que ne se désagrège le monde dans lequel on les a placés et sur lequel veille, telle une déesse tutélaire, une étrange poule au regard bleu, douée de parole. Initialement conçu comme une websérie en dix épisodes ­assortie de développements interactifs (1) , Hôtel, le film pâtit de la linéarité de sa version télé, qui met au jour la vacuité d'un projet aventureux, émaillé de quelques traits d'humour mais mâtiné de lourdes prétentions métaphysiques. Une étrangeté télé­visuelle, qui a le mérite d'inspirer de la curiosité à défaut de la ­satisfaire. — François Ekchajzer   (1) hotel.arte.tv   De Benjamin Nuel on peut également découvrir The Reversal sur thereversal.arte.tv

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