Orphée et Eurydice

La belle Eurydice est morte. Orphée, son époux, et ses amis se lamentent sur sa tombe. L'Amour apparaît alors, annonçant à Orphée que Zeus a pitié de son chagrin. Il est autorisé à descendre aux Enfers, où il devra par la seule force de sa musique convaincre Pluton de le laisser repartir avec Eurydice. Mais alors, une seconde épreuve l'attend : traverser le Styx, Eurydice sur ses pas, sans jamais se retourner pour la regarder... -- Critique : Dans la foulée de la sortie d'un triple CD chez Archiv Produktion (lire la critique page 58), France 2 propose Orfeo ed Euridice, belle captation-recréation de la formidable version de concert donnée en avril dernier au Théâtre de Poissy. La chef d'orchestre Laurence Equilbey y dirigeait ses deux formations, Insula Orchestra et le choeur Accentus, dans la version originale viennoise de l'opéra de Gluck (celle de 1762), enrichie de quelques morceaux mythiques extraits de la version française de 1774 : l'air d'Orphée « Adieu tous mes soupirs », traduit en italien, et surtout la Danse des Furies et le merveilleux solo de flûte qui suit le Ballet des Ombres heureuses. En accord avec Laurence Equilbey, le réalisateur Jean-Pierre Loisil a gardé presque toute la musique, mais remplacé les récitatifs par des panneaux qui permettent de suivre la progression dramatique de l'intrigue (déjà réduite à l'essentiel par le compositeur et le librettiste, qui nous font prendre la tragédie en marche). Ce parti pris justifié par l'absence de mise en scène, ainsi que l'habileté d'un filmage qui transforme tous les musiciens, y compris leur chef, en protagonistes du drame théâtralisent l'oeuvre, et en facilitent ainsi l'accès aux mélomanes les moins avertis. Considérant l'horaire de diffusion, l'enregistrement est vivement recommandé. — Sophie Bourdais

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