Ne dites pas à ma mère que je suis parti en voyage - Israël, Gaza

Diego Buñuel a choisi de se rendre à Gaza et à Jérusalem pour découvrir comment vivent les habitants après cinq guerres et deux intifadas. Tous les matins, les journaux parlent de nouvelles violences, tirs de roquettes, attentats, raids meurtriers. Depuis soixante ans, la tension entre les peuples palestinien et israélien n'est jamais retombée. Au cours de son voyage, Diego Buñuel a notamment rencontré Rachid, l'imprimeur des «Martyrs de Gaza», Nadim, brasseur chrétien en terre d'islam, Lucy, qui défend la cause des ânes de Palestine, mais aussi Hamed et Nazim, les rappeurs du Fatah. Tous livrent leur vision de cette région du monde minée par les conflits.

Critique : Documentaire de Diego Buñuel (France, 2007). 51 mn. Inédit. Comment franchir le mur entre Israël et Gaza chargé comme un baudet ? Les Palestiniennes craquent-elles pour les rappeurs ? Pourquoi y a-t-il des armes chez les photographes gazaouis ? Même au coeur d'un des conflits les plus brûlants des soixante dernières années, le grand reporter Diego Buñuel explore l'anecdotique. En vrac, il présente le quotidien et la diversité des habitants de la Terre sainte. Buñuel veut surtout montrer qu'ici vie et conflit sont indissociables. Ses interlocuteurs (guide touristique israélien en territoires occupés ou brasseur chrétien de la première bière made in Palestine) font apparaître en filigrane les drames d'un peuple en guerre permanente. En filigrane seulement. Les (bons) sujets qu'il déniche survivent difficilement au montage survitaminé. ??a flashe, ça bouge et, fatalement, ça zappe. Bien que Buñuel s'efforce, pédagogue, de présenter vite fait les lieux qu'il traverse, son traitement clippé de la géopolitique et ses commentaires spontanés un brin désinvoltes rappellent Pékin express plus que L'Effet papillon. Lors d'un ravitaillement par camions sous les tirs israéliens, « on dirait Mad Max ! », s'amuse-t-il. En résulte un voyage curieux et dé­stabilisant. Tintin branché, Diego Buñuel devrait faire attention à ne pas voler la vedette à son héroïne : la guerre. Marie-Adélaïde Scigacz

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