Dans la peau du premier cameraman de guerre

La bataille de la Somme, en 1916, marque aussi la naissance du premier documentaire de l'Histoire, filmé par Geoffrey Malins, cameraman de guerre britannique.

Critique : Le 1er juillet 1916 éclate la bataille de la Somme. Le bilan humain est terrible : plus de 400 000 morts et 600 000 blessés. Champ d'expérimentation industrielle et technologique (avec l'apparition des premiers tanks), cette bataille donne aussi naissance au cinéma de propagande. Le premier cameraman de guerre, Geoffrey Malins, est envoyé dans les tranchées par l'armée britannique avec un mot d'ordre : vendre la guerre aux citoyens. Les soixante-dix minutes enregistrées sur ses bobines révolutionnent le cinéma car, pour la première fois, le combat est filmé de l'intérieur. Avec ce film d'archive tourné au coeur d'une des batailles les plus sanglantes de la Première Guerre mondiale, les réalisateurs disposaient d'une très belle matière... qu'ils n'ont pas toujours bien mise en valeur. La voix off de l'acteur lisant les Mémoires de Malins reste très artificielle. Et le passage du film d'archive en noir et blanc aux séquences de reconstitution historique en couleur n'est pas vraiment réussi. La sobriété s'imposait plutôt. Reste que l'analyse du film de Malins par les historiens vaut le détour. « Commande du cabinet de guerre, The Battle of the Somme se refuse pourtant à une propagande explicite », soulignent-ils. Très peu de vocabulaire émotionnel, des plans sur des cadavres de soldats anglais... — Alice Rosenthal

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