Saint-Nizier, la révolte des prostituées

Le 2 juin 1975, une centaine de prostituées prend possession de l'église Saint-Nizier de Lyon. Pour la première fois, des femmes se prostituant parviennent à interpeller l'opinion publique. Menacées de peines de prison, les prostituées lyonnaises se révoltent contre le harcèlement policier. Elles espèrent ainsi faire valoir leurs droits. Le mouvement s'étend. D'autres églises sont occupées dans toute la France. Emu, le père Louis Blanc, s'engage et lutte aux côtés des prostituées. Il est convaincu de la légitimité de leur cause. L'occupation dure 10 jours. Le gouvernement refuse tout dialogue avec les occupantes. L'ordre est donné d'évacuer les églises par la force.

Critique : Le 2 juin 1975, une centaine de prostituées passaient le portail de l'église Saint-Nizier de Lyon. Elles allaient y rester une semaine, occupant la nef pour protester contre une répression policière de plus en plus forte, soutenues par des militantes féministes et, plus inattendu, par quelques curés des environs, membres actifs du Nid, une association de réinsertion vouée à l'assistance aux plus déshérités. Le parrainage n'empêcha pas l'expulsion manu militari des manifestantes au matin du 10 juin, sous l'oeil de caméras de télévision venues en nombre, mais la mobilisation n'allait pas tarder à devenir historique. Ainsi, pour le cofondateur du Strass (1) Thierry Schaffauser, auquel la réalisatrice donne la parole, il ne fait pas de doute que le combat pour la défense des droits des personnes prostituées est né à Saint-Nizier, il y a un peu plus quarante ans. Avis partagé par les figures de proue de la manifestation, qui témoignent dans le film de Julie Ropars, nourri des archives télévisées de l'époque et d'éclairages contemporains sur les débats légaux suscités par la prostitution. L'essentiel est là, mais le propos d'ensemble reste assez confus. — Emilie Gavoille   (1) Syndicat du travail sexuel.

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