Krupp, une famille allemande - Amour et fatalité

En 1957, Bertha est victime d'une rechute. Alfried, qui ne s'est toujours pas réconcilié avec sa mère, se remémore ses souvenirs d'enfance, notamment les vacances dans le château familial, en Autriche, mais aussi sa volonté de se sociabiliser en fréquentant l'école publique. Il se rappelle également ses années d'études à Munich, dans les années 30, lorsqu'il jouissait d'une délicieuse liberté...

Critique : Une nuit de 1957, une violente dispute oppose l'industriel Alfried Krupp et sa mère, Bertha. Alors qu'Alfried se retire, furieux, Bertha est victime d'un infarctus. Pendant sa convalescence, elle raconte à sa bonne l'histoire de sa famille, cette dynastie de grands patrons qui avaient pour devise de ne jamais se mêler de politique. Ce qui ne les empêcha pas de fournir des armes à Guillaume II pendant la Première Guerre mondiale, avant de rejoindre le parti nazi, puis d'aider Hitler pendant la Seconde... La saga des Krupp, véritable mythe du capitalisme allemand, avait déjà inspiré Visconti pour les très macbethiens Damnés. Si l'on retrouve dans cette minisérie certains éléments qui avaient fasciné le ­cinéaste italien (en particulier l'ambiguïté de la relation mère-fils entre Bertha et ­Alfried), le traitement reste très conventionnel. A grands coups de flash-back et de musique emphatique, le réalisateur filme les passions qui déchirèrent les Krupp pendant près d'un siècle sans jamais parvenir à leur conférer une dimension réellement tragique. Dommage, car la reconstitution est soignée et les acteurs, convaincants. — Pierre Ancery

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