Emilia ou les tribulations d'une Italienne en Chine

A la tête d'une usine de chaussettes traditionnelles menacée de faillite, Emilia et Angiolo Fattori décident de délocaliser leur production en Chine.

Critique : Emilia a quitté sa Toscane pour l'inconnu. Pour une ville de Chine « mentionnée dans aucun guide touristique ». Elle n'a pas eu le choix. C'était ça ou la fermeture de son usine textile. Nicolas Contini et Federico Fattori lui rendent visite dix ans plus tard. Reléguant au second plan les considérations économiques, ils dressent le portrait d'Emilia ; mettent en avant l'excentricité, l'énergie et la souffrance d'une dame un peu perdue à l'autre bout du monde. On est tout près d'elle, dans ses pas, derrière sa nuque, au fond de ses pensées. D'ailleurs, ces tribulations se rapprochent davantage de Montesquieu que de Jules Verne. Comment peut-on être chinois ? semble s'interroger celle qui n'abandonne jamais sa ­traductrice Progressivement, cette immersion dans le quotidien d'une Italienne en Chine donne un aperçu de ce que provoque parfois la mondialisation. Un pas de côté intelligent, soutenu par une superbe mise en images. En s'autorisant un clin d'oeil à la sortie d'usine des frères Lumière, les réalisateurs en viennent même à tisser des liens entre l'art, l'économie et l'histoire. — Michel Bezbakh

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